Et la passion en plus
Où tout désir, toute attente, toute pensée
Naissent et se partagent dans la joie muette
Du corps et de l'esprit
Le pouvoir d'aimer demeure illimité
Et le désir être un chant de la liberté
En refusant le plaisir
On ne fait qu'accumuler le désir
Le corps connaît ses besoins
Il est violon et l'âme l'archer
Mieux vaut en jouer musique juste
Eviter de faire de l'Amour une entrave
Etre proche mai demeurer solitaire
Le chêne et le cyprès ne fortifient jamais
Dans l'ombre l'un de l'autre
La joie c'est la tristesse sans masque
Toutes deux sont inséparables
Notre équilibre réside entre
Le repos de la raison
Et les tempêtes de nos passions
Souvent lorsque l'on parle
On assassine notre pensée
Ou bien on révèle des vérités
Qui dépassent celle-ci
Nous qui avons tant d'Espace
Et si peu de Temps
Sommes faits
De myriades de fragments d'hier
Rien en nous ne change vraiment
Mais tout évolue vers notre Moi profond
Celui-là est vaste et secret comme l'océan
Pourvu qu'on ose s'y aventurer
Car se maintenir en sécurité, sans passion
Entraîne tôt ou tard la mort lente
Et sans rémission
De la joie de vivre
Et de la joie d'aimer
Le hasard des rencontres existe-t-il ?
Ne sommes-nous pas
Des voyageurs de l'Espace
Comme planètes et étoiles
Que l'on admire par ciel de nuit claire
Elles se rapprochent et s'éloignent,
Muent par une force aveugle
Comme ces hommes et ces femmes
Qui se croisent
Parcourent ensemble
Une parcelle du Temps
Ou se retrouvent à nouveau
Solitaires et libres
(Inspiré par "le Prophète" de Khalil Gibran) JYH à La Fouly (CH), mars 1983