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Du chiffre, du chiffre. . . .

Quand on a mené campagne sur l'insécu­rité, le seul moyen de tranquilliser le citoyen, c'est le chiffre. Alors Sarkozy se dé­mène. Donnons à croire aux ci­toyens que leur demande de protection va être satisfaite… avec du chiffre, encore du chiffre ! Commençons par les clandestins. Ils sont venus chez nous sans demander d'autorisation. Ils rêvent d'un meilleur destin. Ils rêvent d'une terre d'asile, la France. Ils sont pauvres, donc dangereux. Sarkozy va les renvoyer chez eux car il vient de demander aux pré­fets de doubler le nombre d'expulsions. Il y en a eu 10 000 l'an dernier, Il y en aura 20 000 cette année ! Evi­demment, les flics auront plus vite fait de coincer le sans-papiers qui a une adresse, qui est connu, qui se débrouille avec des petits boulots au noir, plutôt que le truand plus difficile à dénicher.

 

Ces clandestins ne plombent-ils pas la Sécu ? C'est au tour de Fillon, cette fois, de vouloir faire du chiffre. L'an dernier, 160 000 sans-papiers ont été soignés gra­tuitement, grâce à l'AME (aide médicale d'Etat). Cela a coûté 600 millions d'euros, ce qui ne représente que 1% des dépenses de santé, voilà que le ministre dé­cide soudain de s'y attaquer délibérément, avec un moyen d'ins­piration totalitaire: le coup de la paperasse. Pour bénéficier de l'AME, le sans-pa­piers malade devra bientôt exhiber un tas de justi­ficatifs, son identité, sa rési­dence, ses ressources, etc., et payer un "ticket modéra­teur", autrement dit mettre la main à la poche. On espère bien que ce malade qui n'a même pas le droit d'être chez nous s'en retournera, écoeuré, se tordre de douleur dans son gourbi. Certes, de multiples associations s'indignent haut et fort contre cette mesure mais aussi les médecins qui savent que multiplier les entraves aux soins ne pénalise pas seule­ment les malades, mais la po­pulation tout entière: risques de maladies infectieuses, et coûts croissants: "Une bron­chite qui dégénère en pneu­monie peut occasionner quinze jours d'hospitalisation, note Claude Moncorgé, le président de Médecins du monde ("Libé", 17/10). "Cela coûte plus cher que huit jours d'an­tibiotiques  gratuits.", Mais l'important est de baisser l'AME (il n'y a pas de petites économies !) et de faire du chiffre, en­core du chiffre....            (source "Le Canard enchaîné")

Ecrit par Lucanus, le Lundi 17 Novembre 2003, 00:04 dans la rubrique "Coups de sang".

Commentaires :

ImpasseSud
17-11-03 à 12:01

Quel bel article!
Depuis que les droites sont au pouvoir un peu partout dans l'Europe des 15, elles ne pensent qu'à voler les olus pauvres au frais du citoyen lambda. Mais le drame, c'est que ce même citoyen lambda accepte de se laisser berner, reste aveugle et même consentant, même s'il arrive toujours plus difficilement à la fin du mois, même si les rues ne sont pas plus sûres qu'avant, même si on sacrifie, l'un après l'autre,  ses droits au travail et à la retraite.... qui, de façon manifeste, n'ont rien à voir avec l'immigration ou avec les abus réels faits sur le dos de la SS.

 
Lucanus
17-11-03 à 23:31

Re:

Un vent de résignation souffle, les gens semblent dépassés par les évènements et ne font, pour la plupart, RIEN pour chercher à comprendre. De plus l'individualisme paralyse toute évolution pour ne pas dire "révolution". La France prépare des élections à venir l'an prochain; déjà le principal souci des chefs de partis est de racoler des voix par tous les moyens même en dés-informant. C'est tout dire !


 
ImpasseSud
20-11-03 à 09:02

Re: Re:

A propos des gouvernants de notre époque actuelle, vraiment prêts à tout pour sauvegarder le bien-être de quelques-uns, as-tu lu mon article sur l'Australie?
En ce qui concerce la "résignation", je pense que ce phénomène n'est pas aussi simple qu'il semble. Je crois que la population d'aujourd'hui est "écrasée" sous les complications en tous genres, que'lle est contrainte à affronter pour les moindres opérations, les moindres décisions, la moindre démarche. Le matin elle se lève déjà lasse des "fausses batailles" qu'elle devra combattre. Alors, tout ce à quoi elle aspire, c'est à un peu de paix.... que, encore une fois, on lui vend à un prix prohibitif. Ensuite, quand il y a des élections, elle est prête à croire au premier "vendeur" qui dénonce en hurlant les (fausses) raisons de son malêtre, c'est-à-dire les boucs émissaires du moment, et à croire au moindre coin de ciel bleu qu'on lui fait miroiter. 


 
Lucanus
21-11-03 à 00:13

Re: Re: Re:

J'abonde à ton commentaire et viens de lire (j'ai du retard à combler) ton article sur l'Australie - consternant, la réalité dépasse de plus en plus fréquemment la fiction !

J'ai lu un jour que "La politique est l'art d'obtenir de l'argent des riches et des suffrages des pauvres, sous prétexte de les protéger les uns des autres." J'ai l'impression que ce n'est plus du tout vrai actuellement. Avec les mesures qui sont prises (pour lesquels ils n'ont pas été élus !), les politiques enrichissent encore plus les riches et génèrent encore plus de pauvres.