As-tu pris le temps d'ouvrir ce site?  Pour ma part, j'y ai fouiné un bon quart d'heure. Bien sûr, c'est trop peu pour émettre un jugement d'appréciation, et en plus, je ne suis plus une adolescente. Mais j'ai trouvé que le langage y était clair, et qu'on y traitait, même si de façon simplifée (il serait impossible d'aborder tous les aspects de chaque question), les cinq cas qui touchent le plus les adolescents.
Pour un ado, je vois la chose comme suit:
1) sa vie file normalement sans rencontrer aucune de ces situations : il continuera à ignorer le monde de la justice sans jamais aller sur ce site.
2) il rencontre un des problèmes cités : ce site peut leur donner une idée de ce qui l'attend, lui suggérer quelques solutions, et explique les mots incompréhensibles. Que doit-on faire de plus? Un adolescent est un adolescent, ce n'est pas un adulte, mais ce n'est pas mal qu'il puisse avoir une vue d'ensemble de la situation.

Personnellement, la simplicité des explications ne m'a pas choquée, car ce sont celles qui sont le mieux comprises. Quant à la "terminolgie pénale", on ne peut certainement pas la supprimer, car c'est celle que l'adolescent "entendra". Le lexique est là pour l'éclaircir.
De toute façon, il ne faut pas oublier que la justice est un domaine "compliqué". Qu'on parle ici du respect de la loi et des peines qui sanctionnent les infractions est juste. Pourquoi, dans une explication qui se veut claire, tourner autour du pot?
Quant à la prévention, je ne vois pas ce qu'elle aurait à voir là-dedans, il s'agit d'une toute autre question.

Je ne serais pas surprise si celui qui a écrit l'article que tu as reproduit était un éducateur. Pour ma part, j'ai une mauvaise opinion de ces gens-là. Même si dans la vie rien n'est jamais tout blanc ou tout noir, avec eux, on est assuré que tout est gris et que les adolescents dont ils s'occupent finissent toujours par avoir du mal à distinguer le licite de l'illicite. Aucun de tous ceux que j'ai connu n'a fait exception. Pour moi, dans le domaine social, ils représentent la pire des inventions de notre époque. Un adolescent a besoin de repères fixes, et non pas d'un terrain mou avec des tas d'échappatoires ou excuses. C'est absolument immoral.

Pour résumer mon impression après une visite brève, je trouve que le site n'est pas si mal.

Il y a cependant une chose, qui n'a rien à voir avec le site, mais dont je me suis rendu compte en le lisant : c'est que toutes les peines sont toujours accompagnées d'une amende. C'est une chose profondément injuste, parce qu'une fois de plus on punit plus durement les pauvres. Si je devais réformer la justice, je changerais en premier lieu le type des peines. Mais c'est une autre affaire....

J'ai trouvé ce sujet très intéressant, et j'aimerais connaître ton point de vue.

C'est vrai que je n'ai pas fouillé sérieusement le site avant de publier l'article de Que Choisir par manque de disponibilité (ma fonction de garde malade auprès de ma fillette tronçonne mon temps libre). J'ai fait confiance.

Après une visite assez poussée, mon opinion se situe entre celle évoquée dans ton commentaire et celle de l'article. C'est vrai que pour parler de justice on ne peut qu'employer un jargon spécifique mais j'adhère à la remarque de l'article qui constate l'absence de prévention quant aux 5 situations présentées sous forme d'animation, je suis entièrement d'accord avec Que Choisir.

Je crois que tu caricatures sévèrement l'attitude voire la qualification des éducateurs. Leur métier est très difficile car ils sont sans cesse confrontés à des situations comportementales d'enfants en souffrance, ces comportements se situant "à la marge". Pour éviter l'affrontement qui ne ferait qu'empirer un climat de tension, de violence ou d'autodestruction, une réelle "diplomatie" est obligatoire ce qui parfois peut aller jusqu'à déroger aux lois pur jus. Certes, il leur faut de la fermeté mais à appliquer dans un gant de velours. De plus en plus d'élèves de classes d'établissements scolaires difficiles sont à gérer de la même façon par les enseignants qui eux n'ont ni la formation, ni les moyens adaptés.

Donc, tu n'avais pas eu le temps de fouiller.... Aie, aie, aie :-)))

Inutile de te dire que je ne suis pas d'accord avec ton commentaire. Aujourd'hui, malheureusement, on mélange tout, et c'est sans doute pour cela que les choses vont si mal.

La prévention de la délinquance ou du crime, la vraie, se résume en deux mots :
1) Exemple : qui doit être donné par la famille et par l'école
2) Travail : pour tous
Si on se tient déjà à cela, le nombre des problèmes diminue énormément. Comme tu vois, cela n'a rien à voir avec le ministère de la justice, mais plutôt avec la moralité du simple citoyen et la politique du gouvernement en place, dont le devoir est de créer des vraies solutions en rapport avec la conjoncture, au lieu d’ajouter des emplâtres ici ou là, laissant de côté le nœud du problème afin de sauvegarder les plates-bandes de ceux de son bord. (A ce propos, je te conseille d'aller faire un tour ici, c'est très instructif)

Mais notre société actuelle, au lieu de prendre conscience d'une chose aussi simple, a préféré inventer les "éducateurs", une espèce "périphérique", qui n'est jamais ni dehors ni dedans et qui dérape plus qu'à son tour (je suis contente que ce soit toi qui l'aies écrit, moi je n'avais pas osé). Au lieu d'aider les adolescents en difficulté, elle les enfonce un peu plus. Pour prendre un exemple : voler signifie exclusivement voler, non pas emprunter, plaisanter, ne pas le faire exprès, ou avoir pensé qu'on en avait le droit parce que... C'est à cela que je me référais quand je disais que les adolescents ont besoin de points de repère. Et jouer sur le sens des mots, trouver des excuses, critiquer toutes les initiatives (et celle de ce site est bonne, même si elle vient de la droite) ne sert qu'à préparer les adolescents à l'absence de critères moraux ou à une plus grande délinquance, ce qui, quand ils auront 18 ans et qu’ils seront « adultes », les portera au non respect des autres et des lois, à des problèmes relationnels, à une récupération difficile, ou, directement cette fois-ci, dans les bras de "la Justice", car, à ce moment-là, les excuses n’auront plus cours, et les mots retrouveront, mais trop tard, leur sens exact.

 

Les éducateurs et les ZEP ne sont que deux créations hypocrites et négatives inventées par notre société pour décharger nos institutions de leurs responsabilités. D'ailleurs, les résultats sont là. Bien sûr, dans le lot, il y a de petites exceptions, mais toujours grâce à l'engagement de personnes qui décident de revenir exclusivement à l’exemple et aux principes moraux.

 

Dommage que tu n'aies pas songé, une fois de plus, à en faire un "petit" article pour CTC qui se meurt d'ineptie... faute d'intérêt de la part de son équipe... Il n'est peut-être pas trop tard ;-)

 

A part ça, je souhaite un prompt rétablissement à ta petite princesse, et bon courage à son papa J

Excuse-moi, ici il y a des problèmes d'orage!
Merci d'effacer ineptie et de le remplacer par inertie? 
Unsuite, la lecture que je te proposais se trouve ici.

C'est très rare pour le signaler mais cette fois-ci je ne suis absolument pas d'accord avec ton approche concernant la prévention de la délinquance. Ce que tu écris est THEORIQUE et à des années lumières de la réalité. La famille a pris un coup dans l'aile et n'assume plus son rôle, c'est regrettable mais c'est ce que vivent beaucoup de jeunes qui sont livrés à eux-mêmes dès leur plus jeune age. Un collègue enseignant en établissement difficile me racontait il y a plusieurs années déjà que plusieurs de ses élèves de 5^ème (11-12 ans) ne rentraient pas chez eux régulièrement, ils dormaient dans les dunes. Les mères en situation monoparentale, en grande précarité et en dépression n'avaient plus l'autorité suffisante pour éduquer leurs enfants. La justice intervenait à la demande de l'assistante sociale pour les placer en foyer sous la tutelle d'un éducateur.

Tous les parents n'ont pas les capacités nécessaires pour assumer les incartades de leurs rejetons, la conjoncture aggravant les problèmes. Le travail pour tout le monde est une douce utopie que l'on pourra ressasser encore longtemps, un doux rêve qui ne prend pas le chemin de la réalité, les gouvernements de tous les pays étant incapables de seulement le promettre.

Quant au site incriminé, je conclurai en disant : initiative intéressante mais peut mieux faire. L'avis des jeunes serait à prendre en compte également pour connaître leurs objections.

Concernant CTC, j'avais dit qu'il serait difficile de faire vivre ce site en parallèle avec les notres. Peut être qu'un vent de désillusion souffle sur le net ?

Je relève deux erreurs ou approximations factuelles dans vos remarques sur le site ado.justice.gouv.fr

1 - L'avis des enfants n'aurait pas été pris en compte ? - C'est probablement faux, les auteurs du site disent avoir travaillé pendant un an avec deux classes de quatrième (cf. rubrique A propos du site). Je pense que le choix des personnages notamment, et le mode de traitement des petites histoires est sans doute bien plus approprié qu'on ne le pense. Avez-vous vu les dessins animés dont se nourrissent -encore- les jeunes de cet âge ?

2 - C'est une initiative de la droite : - qu'est-ce qui vous permet de l'affirmer ? Un bref calcul sur le temps de développement (un an) + le temps de décision et de montage du dossier budgétaire permet de penser le contraire. Un Ministère, quel qu'il fut, ne peut pas monter un projet de cette envergure du jour au lendemain. Or il ne s'agit pas d'un site d'autopromotion du cabinet du Garde des sceaux, à ce qu'on peut en voir si on y passe un peu de temps. Même si l'esprit actuel de la chancellerie peut être perçu au détour de certaines phrases -j'en conviens- on peut se demander si ce n'est pas tout simplement "l'air du temps" qui veut ça. Ce site a été conçu dans la période qui a suivi immédiatement le 21 avril, qui a vu une vision plus répressive de la justice plébiscitée démocratiquement par les français, non ?

Et pour ce qui est du côté répressif, malheureusement, il faut bien prévenir les jeunes de la réalité qu'ils rencontrent désormais : aujourd'hui, on peut aller en prison pour une simple possession de cannabis. Ca arrive tout le temps. Qu'on soit d'accord ou pas, il faut les prévenir : les jeunes en prison c'est une réalité.

Il est nulle part affirmé que cet article soit "une initiative de la droite". La critique était destinée à donner un avis sur le contenu du site mais pas sur les donneurs d'ordre. Lorsqu'il s'agit d'ados, le clivage droite - gauche n'a aucun sens.